L'histoire du projet

Au départ une association d'étudiants en santé qui fait de l'encadrement de projets solidaires. A l'arrivée quatre jeunes qui partent à Madagascar pour découvrir comment on pratique la médecine à l'autre bout du monde. Entre temps, beaucoup de réunions pour réfléchir sur le pourquoi du comment, et l'imagination d'un retour haut en couleurs.

 

     C'est en décembre 2010 que nous avons décidé de poursuivre le projet Madagascar pré-existant dans l'association. Chaque année, 4 à 6 étudiants partaient dans le sud de Madagascar, à Tuléar, Bezaha, Belamotti... Le problème c'est qu'au sein de l'association nous n'avons pas obtenu d'informations claires sur ce qui avait été fait au cours du voyage et nous n'avons jamais perçu de continuité dans ce projet. Cela s'explique sans doute par le fait que l'équipe de l'année 2009-2010 avait voulu redémarrer le projet à 0 en clôturant les actions précédemment engagées. Leur idée était d'aller à la rencontre de la population malgache et de ses médecins, en hôpital ou en libéral, pour réaliser une sorte d'enquête sur le système de santé malgache, pour enrichir leur future façon de pratiquer la médecine. Cette idée nous a plu et nous avons tenté de la reprendre en nous l'appropriant.

     C'est ainsi qu'on a eu l'idée de poursuivre l'enquête sur le système de santé, mais en la transformant en un recueil de témoignages.

L'intérêt des témoignages au lieu d'une enquête sociologique classique est multiple !

  • Tout d'abord nous ne sommes pas sociologues ni même étudiants en sociologie, mais étudiants en santé ! Nous nous intéressons donc à la pratique médicale autant qu'au ressenti du patient.
  • Ensuite, des enquêtes classiques sur le fonctionnement du système de santé à Madagascar ont déjà été réalisées par des personnes plus légitimes.
  • De plus, nous souhations que notre enquête soit construite à partir du vécu des personnes que nous rencontrerons afin de lui donner une dimension subjective. Les personnes qui liront notre recueil pourront alors se faire leur propre idée de ce qu'est la santé à Madagascar. En effet, nous ne voulons pas publier notre conclusion, nous voulons au contraire laisser la subjectivité de chacun prendre le dessus.

     Nous avons alors réfléchi à la façon de recueillir des témoignages ainsi qu'à la façon de les retransmettre. C'est à ce moment là que l'ambigüité de notre posture est apparue : étudiants en santé ou reporters ? Nous avons fait la part des choses et travaillé sur cette position particulière de sorte qu'elle ne soit pas un frein pour notre projet en nous mettant mal à l'aise. On a finalement décidé d'utiliser la photographie pour faire passer les informations les plus authentiques possibles, associée à des témoignages enregistrés et retranscris.

     Dans la pratique, les témoignages seront recueillis au fil de rencontres, au sein de l'hôpital où nous travaillerons avec des étudiants malgaches, ainsi qu'auprès des cabinets de médecins libéraux, de pharmacies, dispensaires, orphelinats, etc. Notre séjour est divisé en deux temps :

  1. Le premier mois nous résiderons à Tananarive et nous travaillerons au CHU tous les matins (stage conventionné non validant). Nous profiterons du quotidien créé au fil du temps pour pouvoir connaître vraiment le fonctionnement d'un service au sein de l'hôpital, de prendre conscience des relations inter-humaines et de s'intégrer petit à petit aux autres étudiants.
    Le reste du temps sera mis à profit pour aller rencontrer les médecins et pharmaciens dont nous avons les contacts sur Tana, ainsi que ceux vers qui nous serons conseillés.
    L'intérêt de cette partie du séjour est de se créer un petit quotidien sur 1 mois, avec les habitants du quartier ainsi qu'avec le personnel du service au CHU. Nous espérons ainsi que notre opinion soit moins biaisée par les clichés qui existent.
  2. Pendant les dix jours restant, nous changerons complètement de mode de vie ! On part sur les route à l'est, en direction de Tamatave, Fénérive-Est, et l'île Sainte-Marie pour découvrir aussi la brousse, ça nous changera du monde urbain de la capitale ! Nous en profiterons pour rendre visite à nos contacts Lillois à leur campement dans la forêt de Tampolo (au nord de Fénérive-Est), où nous resterons probablement quelques jours pour découvrir leurs études ethnobotaniques et leurs actions de sensibilisation de la population à l'automédication par les plantes (cf AVERTEM).

 

     Cela n'est que le début d'une longue histoire, que nous espérons perpétuer d'année en année pour toujours mieux connaître le système de santé malgache et pourquoi pas étendre l'idée aux autres systèmes de santé étrangers, pour s'en inspirer ou pour les aider dans leurs démarches, et promouvoir au final l'accès au soins de santé pour tous, en France comme ailleurs.

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