Le Retour

Enfin rentrés !

Vous allez me dire : "ça fait plus de 2 semaines que vous êtes arrivés, vous êtes gonflés, vous auriez pu écrire avant quand même !"

Oui, certes, on aurait pu.

Mais on l'a pas fait.

Maintenant, en cette nuit sans lune, je vous écris. Et si vous êtes observateurs vous aurez la joie de noter les petits changements effectués dans notre blog, notamment en ce qui concerne les illustrations. En effet, en ayant retrouvé notre chère ADSL et autres connexions haut débit, nous avons pu télécharger en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, toute une série de photos, donc nous avons regarni nos articles !

Bon arrêtons de tourner autour du pot ! Que voulez-vous savoir ?

Concernant nos deux petites semaines de vacances, nous avons eu quelques imprévus (mais c'était à prévoir !) :

Au départ, comme Géraldine l'avait expliqué dans son dernier post, on était partis pour aller passer le weekend à Andasibe, dans une réserve naturelle. Bien évidemment, on s'est retrouvés à la mauvaise gare de taxi-brousse alors qu'il était déjà 17h (heure de pointe) et que l'autre gare se trouvait à 2 collines de là. On a donc, sur un coup de tête, décidé d'aller directement jusqu'à Foulpointe, une station balnéaire sur la côte, avec lagon et coraux, et sans requins.

Après une nuit de taxi-brousse fraîche et agitée, nous débarquons enfin sur la plage, à 5h30, pour un magnifique lever de soleil (derrière les nuages), et des pyroguiers qui veulent déjà nous emmener voir la barrière de corail.

On fini par trouver un joli bungalow pas très cher et très correct, après quoi on va chercher l'océan. Oui, parce que le lagon c'est pas vraiment l'océan, mais au loin on voit des vagues, et on entend l'appel de la mer, alors on marche, on marche, on marche, et enfin, au-delà du lagon, les rouleaux, et les pêcheurs. On barbotte, on s'amuse, puis c'est l'appel du ventre, et dégustation de camarons, après avoir siroté une bonne noix de coco.

Après cette interminable journée, on se couche, lessivés. Le lendemain on décide de quitter ce coin pas si paradisiaque que ça, et on va direction Tampolo et son campement, avec une étape à Fénérive Est.

(NB : pour les curieux on a une anecdote croustillante qu'on ne se permettra pas de diffuser ici).

Le séjour au campement de Tampolo est tout simplement ressourçant : perdus dans la jungle tropicale, à 30 min de marche de l'océan indien, on campe et on se repose sous la voie lactée, par un temps de rêve.

On trouve néanmoins le courage de se lever à 4h30 du matin pour aller voir le soleil sortir de la nuit, et en chemin on croise les pêcheurs qui partent au large avec leur pyrogues, c'est très impressionnant de les voir franchir les énormes rouleaux avec tant de savoir-faire !

Ces quelques jours nous on permis de découvrir sur place les activités d'AVERTEM, qui n'était pas présents lors de notre passage. Nous avons néanmoins rencontrée les deux stagiaires toulousaines étudiantes en agronomie, Camille et Delphine, qui faisaient une étude sur l'impact de la cueillette dans la forêt. Nous avons également rencontré Maëlle, la responsable de l'association sur place, qui gère les affaires toute l'année.

L'accueil au campement était chaleureux, avec Jean-Luc qui s'est bien occupé de nous, on a réussi un peu à s'intégrer dans cette grande famille, mais le temps est vite passé, et nous voilà déjà repartis à l'aventure !

Après une petite arnaque gonflée dans le taxi-brousse, nous arrivons finalement au port de Soanierana-Ivongo où, comble de l'imprévisible, la navette pour aller à Sainte-Marie est pleine, touristes obligent ! Comme évidemment, nous n'avions pas réservé, on s'est retrouvé bien embêtés. Mais quand on veut quelque chose à Madagascar, on l'a ! On a donc réussi à trouver un bateau de marchandises qui faisaient la traversée et on s'est entassé avec plein de femmes malgaches sur des sacs de riz, de patates, de tomates, etc. Fort heureusement, la mer était calme, et nos estomacs n'ont pas eu de soucis, ce qui n'est pas le cas de ceux de certaines malgaches.

Une fois à terre, on a pris quelques heures pour déguster un crabe (il faut bien ça), puis on s'est dirigé vers les bungalows d'Honorine et Serge, chez qui on avait réservé dès qu'on a vu qu'il y avait du monde. L'endroit est super tranquille, avec un accueil des plus chaleureux, et un rapport qualité-prix qui explose tous les records. Comme quoi il est toujours bon d'emporter un Routard avec soi.

Sainte-Marie, pour faire vite, c'était les baleines, la plage, les cocotiers, et les zébus. Oui, vous avez bien entendus. Nous étions des VIP au sacrifice de 4 zébus qui s'est déroulé juste devant les bungalows, car la famille d'Honorine faisaient partie de celles qui célébraient ses anciens. Malheureusement nous avons passés la journée ailleurs, donc nous n'avons pas pu goûter au zébu, par contre on a bien assisté au sacrifice et aux festivités de la veilles. Photos à l'appui.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et puis ça commençait à faire long, surtout qu'on n'est pas trop du genre à aimer les coins à touristes, nous étions donc bien contents lundi de rentrer sur la grande terre, qui contraste assez avec l'île, et qui est bien plus agréable à vivre (selon moi en tout cas).

Retour direct à Tamatave, où nous sommes chaleureusement accueillis par la famille Be, les parents d'Arielle, une collègue malgache de ma promo. William nous fait faire un tour de Tamatave by night, et nous regrettons presque de ne pas pouvoir rester plus longtemps, parce que la ville portuaire à l'air très accueillante.

Après une bonne nuit de sommeil, et après avoir enfin dégusté du vrai zébu (qu'est-ce c'est bon !), nous sommes repartis pour une journée de taxi-brousse en direction de Tananarive, notre ville chérie. C'est qu'elle nous aurait presque manquée en fait ! On est bien reçus à la Case, une auberge de jeunesse pour stagiaires et bénévoles à Madagascar. On se remet enfin à faire la cuisine, ça nous change du restaurant !

Les derniers jours sont longs, tout simplement. On rend visite à l'hôpital pour la dernière fois, avec un petit détour par la pharmacie où je donne notre rab' de médicament à Mamatita qui m'embrasse chaudement : "Si tu m'avais prévenu que tu revenais aujourd'hui je t'aurais acheté un cadeau !". Les au-revoirs avec les étudiants et le personnel médical sont difficiles, mais on sait qu'on restera en contact, au moins à tavers notre projet commun en ce qui concerne Remede, et plus tard avec les autres étudiants via la future plateforme. ça fait tout de même bizarre de quitter ce lieu où nous avons vécu de beaux moments en compagnie de personnes toutes plus intéressantes les unes que les autres.

L'avion décolle à l'heure prévue, nous arrivons indemnes, ou presque, à Grenoble après un long voyage de plus de 24h (dans le premier vol entre Tana et Saint-Denis j'ai eu la chance de faire une otite barotraumatique, elle ne m'a pas quitté pendant 1 semaines, et à l'heure qu'il est j'ai encore des séquelles).

Enfin arrivés, on s'est reposés (vous avez pu le remarquer par notre longue absence, mais on assume parfaitement !). Désormais, il faut se remettre au boulot ! Réunion prévue pour la semaine prochaine pour faire un bon débriefing de cette aventure, pour préparer notre retour, et pour faire l'organigramme de la plateforme. Les photos sont en cours de traitement, vous pouvez en admirer un bel échantillon dans nos albums en ligne, on en fera un autre qui restera à la K'fèt à la disposition de tous.

D'un autre côté vous pourrez très prochainement consulter nos pages sur les études de santé à Madagascar (pas encore toutes en ligne).

Voilà, je crois que c'est tout, vous savez l'essentiel.

Gardez bien en tête que cet article n'est pas, mais alors pas du tout, un article d'adieu, ni même d'au-revoir. En effet, l'aventure continue, et vous avec !

Pour finir, j'aimerai rendre hommage à plusieurs personnes que l'on a rencontré lors de notre passage au bout du monde : tout d'abord Fanantenana, présidente de Remede, femme extraordinaire pleine de sang-froid, de bon sens, et d'humour ; ensuite, dans le désordre, plusieurs personnes qui nous ont touchées, sachant qu'on ne pourra jamais être exhaustifs !

• Je pense aux Remede : Daniel, Herinzaka, Faniry, Ravaka, Patron... ;
  
• aux étudiants : Daniel, Haga, Olivia, Francia, Lantosoa, Anise ... ;
  
• au personnel médical : Pr Florine, Dr Noro, Mme Lucie, Mamatita, Sousou, Mme Monique, Pr Oliva, M Georges, Dr Ony, ... ;
  
• et à tous les autres : Soeur Giovanna, Bono, le violoniste de l'escalier, Honorine, ...